Qu’est-ce-que le SAIP et comment fonctionne-t-il ?

Ordonnée par le Premier Ministre du gouvernement Hollande, à la veille de l’Euro 2016, l’application SAIP (Système d’Alerte et d’Information des Populations) est destinée à prévenir les usagers l’ayant téléchargée d’une alerte d’attentat ou d’un danger lié au terrorisme. Selon le site du gouvernement (non mis à jour depuis 2016), ce système géolocalise les usagers pour les prévenir d’un danger proche, mais signale également les alertes liées aux zones paramétrées par l’utilisateur selon les positions de ses proches. Les alertes doivent théoriquement être diffusées dans le quart d’heure suivant le début ou la confirmation d’une attaque.

Les défaillances de l’application

Néanmoins, le 7 août 2017, Jean-Pierre Vogel, sénateur de la Sarthe, rendait un rapport épinglant le SAIP, le qualifiant de « défaillant » et d’ « obsolète ». Effectivement l’attentat de Nice perpétré le 14 juillet 2016 n’a été relayé par l’application que deux heures plus tard, et la fusillade des Champs-Elysées le 20 avril dernier n’a fait l’objet d’aucune notification par l’application, qui continuait d’afficher qu’il n’y avait « Aucun incident en cours » dans le périmètre du 8e arrondissement de Paris.
Les réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter se sont révélés bien plus utiles dans les cas d’attentats que le dispositif mis en place par le gouvernement. Censée évoluer au fil du temps pour prévenir des catastrophes naturelles comme les avalanches de neige ou les inondations, l’application n’est pas encore à même de prévenir en cas d’attaque terroriste.
Second défaut massif du système : il fonctionne grâce à la 3G et à la 4G, et ne peut être efficace si le réseau est saturé. Enfin, l’application n’a été téléchargée que par 500 000 personnes sur tout le territoire français. Aujourd’hui, le SAIP est toujours en attente d’une évaluation officielle quant à son efficacité.

Les solutions envisagées selon le rapport du sénateur

Dans son rapport, Jean-Pierre Vogel regrette l’archaïsme des principaux dispositifs de sécurité français, tel que l’exercice d’alerte à la sirène, appliqué tous les mercredis matin en France, datant de la période de la Guerre Froide. Il recommande en revanche l’envoi global de SMS d’alerte, appelé « cell broadcast » ou « diffusion cellulaire », susceptibles de toucher n’importe quel détenteur de téléphone, y compris les tranches de population n’étant pas utilisatrices d’applications.